Vous voulez introduire les réseaux sociaux du Net dans votre pédagogie ? Voici quelques conseils et pistes de réflexion avant de se lancer : conseils que je donne de par mes deux ans d’expérience et de recul avec l’usage de Twitter en classe. Je prends donc en exemple dans cette fiche pratique le réseau social Twitter mais c’est adaptable à d’autres comme Facebook. Conseils qui n’impliquent que moi !
Avant de commencer, je recommande de l’utiliser personnellement pour bien le maîtriser. Comprendre la « philosophie » du réseau choisi, les codes de communication, les règles induites permet un meilleur usage en classe.
On n’entre pas avec sa classe dans un réseau social comme on entrerait n’importe où. Comme on ne donne pas un livre à lire à ses élèves sans l’avoir lu avant, sans y avoir vu un intérêt pédagogique, sans en avoir défini à l’avance ce qu’il apportera à son enseignement. L’outil devient pédagogique si on lui en donne la fonction. L’utiliser en classe sans cette réflexion peut amener au risque « technologique » et à l’improductivité pédagogique.
Les nombreux témoignages que l’on peut lire sur l’usage de Twitter en classe (répertoriés par Bertrand Formet) nous montrent que les usages peuvent en être très variés : courtes productions écrites en classe, live-tweet de sorties/voyages scolaires, moyen de communication, soutien, interactivité sur le temps personnel de l’élève, ouverture de la classe à un plus large réseau, etc. Ce n’est pas la pédagogie qui s’adapte à Twitter mais bien Twitter qu’on adapte et devient outil pédagogique.
L’usage peut se restreindre uniquement sur le temps de classe proprement dit. Mais il est évident que l’utilisation du web 2.0 décloisonne la classe : l’enseignant entre facilement en communication et en interaction avec ses élèves en dehors des cours. Le réseau social peut alors s’étendre sur le temps personnel de l’enseignant et de l’élève. Il peut aussi permettre des échanges sur le temps de formation de l’élève en entreprise.
Cette extension sur le temps péri-scolaire est à contrôler. L’enseignant n’est pas à disposition communicante de l’élève et réciproquement. Attention à la chronophagie !
Les échanges sur Twitter sont souvent a-synchrones. Le message est posé; le destinataire, du fait de son adhésion au réseau de l’expéditeur, s’engage à lire et à y répondre si besoin. Si l’un de mes élèves me pose une question en plein milieu du week-end, j’y répondrai quand je serai disponible. L’utilisation de clients Twitter comme TweetDeck ou Hootsuite et des balises (# hashtag) permettent la bonne gestion de ces échanges a-synchrones.
Avec la définition des usages pédagogiques souhaités, vient la création du/des comptes Twitter de la classe. Un compte classe ? Un compte par élève ? Un compte élève à n’utiliser qu’en classe ? Un compte élève personnel ? Là encore les « twittclasses » nous montrent des usages variés. Il s’agit d’ organiser les comptes selon les usages qu’on veut en faire et surtout du public élève.
Un compte classe est souvent le plus adapté avec les classes de primaire et de collège. C’est l’enseignant qui gère, qui détient le mot de passe, qui organise la production de tweets. L’élève peut y écrire mais sous l’autorité et les conseils de l’enseignant. Non pour « contrôler ou restreindre l’élève » mais bien pour l’accompagner dans une éducation au web 2.0 cohérente. Faire créer un compte à l’élève c’est lui donner un outil en main qui doit être maîtrisé par l’enseignant.
Au lycée (ou en fin de collège s’il a reçu une vraie éducation numérique) l’élève acquiert un début de maturité, entre autres, numérique, qui lui permet de mieux appréhender les enjeux liés à de telles pratiques.
L’enseignant, pour les collégiens, peut aussi faire créer un compte à chaque élève tout en détenant le mot de passe associé au compte. L’élève est ainsi responsabilisé dans la gestion d’un compte-élève mais l’enseignant pose un cadre préventif.
Un compte Twitter peut aussi être créé par la classe pour un évènement ponctuel : un projet de classe (@haikufille = pour tweeter des haïkus); une sortie, un voyage comme l’ont fait @AmandineTer avec son compte classe @crotenaycycle3 avec ses CM ou @alozach et son compte classe @lespoutniks avec ses collégiens.
La dissociation stricte des comptes personnels de l’enseignant et des élèves des comptes «classe » est nécessaire. L’élève n’a pas à avoir accès aux données, opinions, prises de position privées de l’enseignant. Et réciproquement. Le réseau social tendrait à atténuer ces barrières strictes que la fonction d’enseignant impose. C’est un risque à ne pas prendre. L’enseignant reste enseignant qu’il s’adresse à l’élève en classe ou via un ordinateur:
Ne tweetez pas ce que vous ne diriez pas dans une salle de classe.
Des postes en nombre (un pour 2 ou 3 élèves) à disposition régulière dans une salle permet de développer un usage régulier et souple de l’usage d’un réseau social en classe. L’idéal est un équipement mobile et personnalisable par et pour l’élève: tablette, netbook, smartphone. L’élève devient alors mobile physiquement pour tweeter : dans toutes les salles de classe, au CDI, en sortie, en voyage… etc. Un poste enseignant relié à un vidéoprojecteur pour montrer le mur de tweets est un équipement qui est un levier certain à l’usage.
Ce point est une contrainte réelle qui peut restreindre les pratiques envisagées hors classe. Doter chaque élève de netbook, de tablette ou de smartphone avec connexion Internet permettrait de réduire cette e-exclusion. Mais pour tout ce qui concerne le travail et l’implication hors temps de classe, l’enseignant n’a pas réellement de prise sur le degré d’implication de l’élève. Les élèves ont tous à disposition des manuels scolaires chez eux financés/subventionnés par les collectivités : les ouvrent-ils tous le soir comme l’enseignant leur a demandé de le faire ?
Présenter et soumettre le projet d’usage de réseaux sociaux en classe à ses directions/référents et autorités pédagogiques est nécessaire, utile voire obligatoire quand l’élève est mineur. Ces pratiques sont encore rares et l’association “réseau social-Facebook-dérives-danger” est très courante. À juste titre : les chefs d’établissement ont très souvent à gérer des problèmes liés à Facebook. En présentant un projet pédagogique cohérent, l’adhésion n’en sera que plus facilitée.
Au même titre : présenter le projet aux parents d’élèves est nécessaire.
Comprendre l’outil, démontrer l’intérêt pédagogique permet de faciliter la collaboration et l’adhésion au projet.
Plus qu’un assentiment pédagogique, c’est surtout un garde-fou institutionnel et légal qui est obligatoire : les textes officiels en rapport avec ces nouveaux usages n’existent pas encore. À chaque enseignant de se prémunir au maximum par un usage cohérent et très réglementé :
- établir avec le groupe-classe une charte d’usages du réseau social (adaptée au projet). C’est l’âge où ils découvrent le web 2.0 avec l’usage des réseaux sociaux, des blogs ou des tchats. Utiliser les réseaux sociaux en classe doit être dissocié de leurs pratiques et usages personnels. Exemple ici.
- demander les autorisations de diffusion des prénoms et noms des élèves
- demander une autorisation de diffusion de photos de l’élève (avatar pour le compte, photos lors de sorties…)
Avant de lancer le projet pédagogique associé au réseau social, et tout au long de ce même projet, il est nécessaire de mener une vraie éducation au web 2.0 auprès des élèves concernés. Ce n’est pas parce qu’ils utilisent beaucoup les réseaux sociaux (Facebook en tête) qu’ils maîtrisent tous les paramètres liés à ces usages.
Comme l’usage est ici strictement pédagogique, l’usage doit intégrer des apprentissages. Pour les enseignants d’éducation civique, utiliser cet outil c’est l’occasion de mettre en pratique leur enseignement ! Droits et devoirs du citoyen, textes de loi, respect de l’individu etc. Occasion aussi de proposer à l’élève la création d’une identité numérique positive : quel pseudo, quel avatar, quelle biographie ? Quelles informations l’élève veut-il/doit-il diffuser ? etc.
En conclusion, utiliser les réseaux sociaux du Net dans sa pédagogie permet beaucoup de possibilités, les usages sont variés et variables selon les besoins, adaptables à la classe, aux conditions de travail, aux programmes, aux équipes pédagogiques… . Une grande liberté qui ne doit pas faire oublier que ces usages doivent être très réglementés pour une vraie éducation.
Fiche non exhaustive… à compléter…
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Billet initialement publié sur Ma onzième année
Image Flickr CC Photography by Dallas Hanger
Suite à la table ronde à laquelle j’ai participé pour Le Café pédagogique à #Educatice, j’ai été interviewée par France Inter à ce sujet.
Dans ce reportage, ont été aussi interrogés des lycéens sur le même thème : leurs avis sur la question sont unanimes : il ne faut pas faire rentrer les réseaux sociaux à l’école. Ce n’est pas leur place, ce n’est pas sérieux.
C’est l’avis des lycéens et d’un très large public d’adultes, enseignants ou non.
Une peur populaire sur les réseaux sociaux du Net se généralise et globalement sur l’Internet, Facebook en tête. À chaque fois que Facebook est abordé dans des réunions pédagogiques et globalement dans les médias, c’est pour évoquer tous les abus, dégâts, dérives engendrés par la pratique d’un tel média. Le sommet a été atteint médiatiquement avec les « apéros Facebook » au printemps.
Les adolescents, comme la société, ont assimilé cette idée du média social du Net. C’est leur moyen de communication (après le sms) privilégié mais ils veulent le garder du domaine du privé.
Facebook et de façon plus générale le réseau social du Net représentent pour eux une terre privée et terre de danger dénuée de tout sérieux : c’est un espace de jeu mais surtout pas de travail. Impression donnée par leurs propres pratiques et par la diabolisation engendrée par les médias.
Pour présenter « Twitter en classe » à mes élèves, je constate deux réactions qui s’opposent :
1) L’élève se réjouit qu’on parte de ses pratiques numériques : que le micro-blogging de type Facebook puisse entrer dans ses pratiques scolaires, qu’un enseignant ne diabolise pas son moyen de communication favori et généralement Internet.
2) Mais l’élève est méfiant et a peur : il sait quelles dérives le microblogging engendre (parfois il pratique ces dérives, parfois il les subit des autres) et ne cesse d’entendre combien Internet et en particulier ces réseaux là sont dangereux. Les médias lui disent, l’institution scolaire lui répète ! Facebook est bloqué dans la plupart des établissements scolaires.
J’ai pu rapidement convaincre mes élèves de l’intérêt de la pratique pédagogique de Twitter. Parce qu’ils n’utilisent pas personnellement ce média. Twitter, je le sais, reste et restera pour ces promotions un média sérieux et scolaire du fait de l’usage que j’en ai imposé. Il y a donc différenciation complète dans leurs esprits et dans leurs pratiques.
J’ai décidé pour les deux années scolaires à venir d’étendre nos usages en classe en partant de leurs usages personnels. Pour deux raisons :
Je mène un long travail de persuasion sans savoir si je gagnerai : je suis confrontée à l’élève qui a peur alors que nous sommes dans un processus raisonné et accompagné. Phénomène que je n’ai pas connu l’année passée avec la première classe tweeteuse. Mes élèves cette année sont plus jeunes d’au moins deux ans avec un niveau de réflexion beaucoup moins mature. J’avais des pré-adultes, j’ai cette année de vrais adolescents. Ils sont nés sur Internet sur les derniers relents de Skyblogs et en pleine médiatisation de Facebook. Médiatisation et diabolisation. Les reportages, les émissions comme Envoyé spécial en février, CANAL+ en septembre, des articles de presse comme celui de Télérama ne pointent que sur les aspects négatifs de l’Internet. Rarement les médias « grand public » pointent sur les aspects positifs, sur les avancées sociales, pédagogiques que l’Internet permet (alors que tous les journalistes travaillent aujourd’hui et ne pourraient se dispenser d’un tel outil de travail !).
Nous partons aujourd’hui d’un lourd constat qu’il ne faut surtout pas nier et occulter : personne n’a été formé aux usages de l’Internet et en particulier aux réseaux sociaux du Net type Facebook. Les dérives, les dégâts sont lourds lorsque mal utilisés. Ce procès récent montre que les adultes sont largement concernés par ces dérives. Focaliser uniquement sur les adolescents serait une grave erreur. Aujourd’hui les plus mauvais utilisateurs de l’Internet sans réflexion, sans recul, sans prise de conscience sont les adultes.
S’il est difficile, voir impossible de former les adultes, c’est totalement possible pour les élèves des petites classes jusqu’aux études supérieures.
J’ai à convaincre des adolescents que tout est possible sur Internet : le pire est à éviter, le meilleur est à construire de façon raisonnée. Si un futur employeur tape le nom d’un de mes élèves sur « Google », il trouvera (aussi !) des travaux de français, de logistique, des échanges via Twitter à propos des cours, des vidéos de présentation, des pages Facebook sur une expo photo à laquelle il aura participé, un concours de poésie qu’il aura gagné. Une identité numérique Positive.
À suivre !
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Billet initialement publié sur Ma onzième année
Image CC Flickr aleeed et rishibando
]]>Pourquoi Twitter et pas Facebook ?
Depuis le début de mon expérimentation l’année passée, c’est une question récurrente, qu’elle vienne de mes élèves, de la communauté éducative ou des journalistes.
Pourquoi initier des élèves à un réseau social du Net qu’ils n’utilisent ni ne connaissent même pas ?
Ce serait en effet plus simple de se fondre dans Facebook qu’ils maîtrisent et dont ils usent: aucune initiation nécessaire, adoption immédiate de l’élève. La communication serait immédiate et efficace.
Et pourtant je n’ai pas souhaité utiliser Facebook.
Avant de me tourner vers Twitter, j’ai essayé l’usage hors temps de classe de Facebook avec les élèves de @laderniereannee. J’ai effectivement constaté que la communication est immédiate, partagée et que la motivation des élèves est totale.
L’expérience a duré la période transitoire entre leur année de première et leur année de terminale. J’utilisais alors peu Facebook. Que je sois « amie » avec mes élèves m’a demandé une réflexion sur ce que je voulais mettre comme informations et photos sur mon mur. Moi oui, eux non. À la rentrée, ils ont évoqué de façon informelle une soirée qu’ils venaient de vivre me parlant de leurs tenues. Et j’ai répondu « oui je sais, j’ai vu vos photos sur Facebook ». Ils ont alors réalisé (blêmes !) que j’avais regardé TOUTES leurs photos. Ce soir là, j’ai perdu 28 « amis » sur Facebook …mais notre réseau Twitter a vraiment démarré !
Alors pourquoi Twitter et pas Facebook ?
Twitter en classe : est-ce légitime ? Bernard Guetta chez Bourdin sur RMC ce matin a posé des problématiques suite à ma présentation :
-l’enseignant a-t-il besoin de Twitter pour communiquer avec ses élèves ?
-l’école doit-elle intégrer les réseaux sociaux puisque appréciés des élèves ?
C’est ici l’enseignant et le « jeune » qu’on met au pilori. Débat récurent dans la société. Ajoutons à ce duo magique Internet et nous avons ainsi la recette la plus diabolique de ce début du XXIème siècle.
Le jeune, depuis qu’il existe (né dans les années 50), est ausculté dans ses pratiques. Le jeune a été successivement fan hystérique des Beatles ou rockeur à hurler du Johnny Hallyday, révolutionnaire en 68, hippie en 72, punk dans les années 80, fan hystérique (encore) de Patriiiick ou raver drogué dans les années 90. Aujourd’hui le jeune ne communique plus, ne regarde même plus la télé puisqu’il passe tout son temps devant un ordinateur à organiser de sombres apéros qui font doucement rire les ancestrales fêtes de Dax ou de Bayonne.
Oui ! Le jeune c’est le mal.
Face à lui, l’enseignant. Qui va mal lui aussi. Qui ne tire plus rien de ses élèves. On regrette ces années bénies où l’élève était soumis à la parole sainte de l’enseignant souvent équivalente à celle du curé et, son sermon du dimanche. L’enseignant en ces temps, avait le pouvoir, aucun élève ne bronchait, ne parlait même pas et encore moins, donnait son opinion. Seul le « maître » avait ce pouvoir là. On emmenait l’élève au certificat d’études : il savait lire, écrire, compter. Les fonctions de base étaient acquises. La culture générale, l’ouverture au monde, la capacité à réfléchir et à décider n’étaient pas des compétences à acquérir. D’ailleurs on ne parlait pas de compétences, à peine de savoirs. Aujourd’hui, l’enseignant apprend à changer la configuration matérielle de sa salle : il n’y a plus d’estrade, l’enseignant n’a plus forcément son bureau face à l’élève.
L’enseignant va mal.
Entre l’élève et l’enseignant, Internet ! Vulgarisation du savoir : comme à l’époque le livre de poche a été annoncé comme la mort du Livre avec un grand L, aujourd’hui Internet fait peur. Et l’enseignant lui donne accès avec la pratique des TICE en classe à utiliser plus Internet, à accéder à plus de connaissances. Parfois l’élève dépasse l’enseignant : il sait utiliser les réseaux sociaux, manie le web 2.0 alors que l’enseignant ne consulte que les pages jaunes.
Prenez une enseignante comme moi qui utilise Twitter en classe et vous avez là la recette diabolique qui met en péril tout le système éducatif français. C’est toujours plus simple que de parler des coupes budgétaires, de la fin de la formation initiale, de la suppression de milliers de postes enseignants, de la faillite de la famille qui se déresponsabilise totalement et de cette société qui se pose en victime et jamais en citoyenne.
À Educamp, à Intertice, j’ai eu l’occasion de rencontrer bon nombre d’enseignants et de professionnels de l’éducation avec qui j’échange déjà beaucoup via Twitter. Nous avons lors de ces rencontres confronté nos pratiques pédagogiques dites innovantes : utilisation des nouvelles technologies pour enseigner.
Une journaliste m’a demandé ce matin : « Et que pensent vos élèves d’avoir une prof geek qui leur impose ses pratiques ? » J’ai souri : la prof que je suis est loin d’être une geek. Je suis férue de web 2.0, certes, pas pour l’outil mais bien pour les possibilités que ces pratiques permettent. Écriture collaborative, échanges, transmissions. Au centre : l’écrit et la production d’écrit. Adolescente, je criais « Patriiick » dans les concerts et j’écrivais nombre de lettres et journaux intimes. Aujourd’hui j’ai échangé le papier contre le clavier.
L’enseignant, l’élève n’ont guère changé. C’est l’outil qui change. Certains parleront de tendance, ils n’ont pas tort. Le web 2.0, Twitter, Facebook, Etherpad, Moodle, etc. seront rapidement remplacés par un 3.0 qui les rendra obsolètes. C’est l’évolution de la société, sa modernisation qui font évoluer les outils et les pratiques.
Que retiendront mes élèves de cette année scolaire ? Qu’ils auront passé une année en classe, devant un cahier ou/et devant un ordinateur. Qu’ils ont acquis des savoirs et des compétences. Et ils auront tweeté. Ils auront appris en cours de français, d’histoire et de géographie à utiliser un autre réseau social du Net, à s’en servir pour apprendre différemment.
Nous n’avons pas eu besoin durant cette année de Twitter pour communiquer, n’en déplaise à Monsieur Guetta. Twitter a été un outil créant un espace virtuel où la communication s’est accrue, où les échanges culturels ont été riches, où l’élève le plus timide, celui qui a le plus de difficultés a pu trouver une tribune adaptée, une écoute à ses questions. Un espace de travail entre élèves et entre élèves et enseignants. Et un espace où nous nous sommes retrouvés au lendemain de Xynthia pour soutenir ceux qui avaient été victimes.
Sans Twitter ? J’aurais fait cours, j’aurais aussi transmis savoirs et compétences. J’ai juste ajouté un outil à ma pédagogie. Comme tous ces enseignants rencontrés à Intertice et Educamp. Ces enseignants qui, malgré tous les obstacles sus-nommés, cherchent, découvrent, appliquent et font partager des outils pour mieux enseigner, pour impliquer cet adolescent qui ne va pas plus mal qu’il y a 50 ans dans sa scolarité et sa réussite.
Tant qu’il y aura un espace, qu’il soit réel ou virtuel, avec un enseignant et des élèves, le Savoir sera transmis.
Pour en savoir plus:
Sur Intertice : http://www.intertice.fr/
Sur Educamp : http://web.me.com/educamp/educamp/Accueil.html
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Billet initialement publié sur Ma dixième année, qui retrace l’expérience de Laurence Juin, sous le titre “L’enseignant, l’élève, l’Internet ou la recette diabolique” ; photo CC Flickr davidsilver, roujo, Will Carroll
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