OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Astropolis: “l’essence même de la rave techno” http://owni.fr/2011/08/09/astropolis-rave-techno/ http://owni.fr/2011/08/09/astropolis-rave-techno/#comments Tue, 09 Aug 2011 06:24:15 +0000 Sourdoreille http://owni.fr/?p=75639 Fin juillet, le festival Astropolis s’en est allé à nouveau prêcher en terres électroniques, pour trois nuits entre Detroit et Berlin en rade brestoise. Voici l’histoire originale d’Astropolis et ses châteaux, agrémentée de nos coups de cœur de la programmation.

Début des années 90. A Brest, un groupe de potes, organisateurs de concerts indie, file à Rennes pour les traditionnelles Transmusicales. Ils y découvrent la techno, dont les premières vagues arrivent en France, depuis les Etats-Unis.

De retour au bord de la mer, les Brestois créent leur collectif pour prendre le relai et se lancer dans l’organisation de soirées techno à l’arrache. Les Sonics sont nés. Ils expliquent le principe du festival au site Input Selector : “son et déco bricolés, lieux improbables, promo simplissime, programmation audacieuse et pointue : en novembre 1994 au camping de Saint-Pabu, l’immense Jeff Mills mixe devant un public médusé.”

L’année 1995 est le premier pas d’Astropolis. Un champ du Nord-Finistère est réquisitionné pour une rave clandestine. Puis ce sera le parc des expositions de Lorient l’année suivante, cette fois de manière officielle.

astropolis

Astropolis grandit et s’installe dans son premier véritable berceau : le château de Keriolet, près de Concarneau. Il s’y déroulera de 1997 à 2000, grâce à des liens tissés avec son propriétaire, Christophe Lévêque. Oui, il existe un châtelain astropolisable capable d’accueillir la fine fleur de l’électro. Laurent Garnier, grand ami du festival, trouve là un terrain d’expression idéal. Lui et les Sonics y défendent les mêmes idées de la fête.

2001, retour dans le nord. L’histoire d’amour entre Astropolis et les vieilles pierres ne s’arrête pas pour autant. Direction Guilers et son manoir de Keroual, nouveau terrain de jeu pour un festival qui passe à une formule de plusieurs jours, progressivement. Objectif : sortir la musique électro des clubs et faire participer toute la ville et toutes les tranches d’âge. Tu as moins de douze ans ? Va à l’Astroboum. Tu es un habitué de la pétanque ? Mix’n boules est fait pour toi.

Aujourd’hui, la cour du manoir de Keroual est une place appréciée des artistes. Dans cette bâtisse qui a vu naître Louise de Keroual en 1649 (considérée comme une aïeule éloignée de Lady Di), on a depuis vu passer pas mal de troubadours de l’électro. Cette année, Stephan Bodzin, Gesaffelstein, Rusko ou encore Supermayer, pour ne citer qu’eux, se sont chargés d’écrire une nouvelle page de cette idylle granitique.

Les lives

Nouvelle Vague

Ciel bleu, galettes saucisses, couples amoureux et poussettes. Jeudi, Nouvelle Vague a ouvert Astropolis à la cool, en rade de Brest, dans le cadre d’un Jeudi du port dédié au festival. Avant la déferlante 100% électronique du week-end, Marc Collin, Mélanie Pain & co sont venus susurrer leurs morceaux à l’oreille des mouettes finistériennes qui tournoyaient au-dessus du public.

Voici Sandy Sandy, titre issu de leur album « Couleurs Sur Paris » (2010).

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La Femme

Fin d’après-midi sur le toit de la Carène, à Brest. En introduction d’un week-end tous beats dehors, Astropolis s’est offert un moment de répit ensoleillé en mode pop.

Invité du jour : La Femme, groupe le plus hype du moment. Ils sont jeunes et insouciants, n’ont pas encore passé le bac, mais déjà rêvent de sensations sur la plage. Virée sur les hauteurs du port de commerce à l’heure de l’apéro.

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Carl Craig

C’est l’un des papas de la techno, qui l’a choyée dans son berceau de Detroit dès son plus jeune âge. Carl Craig, qu’on ne présente plus, s’est arrêté à Astropolis cette année pour fêter les 20 ans de son label « Planet E », aux côtés de ses poulains Pantha Du Prince et Psycatron.

Dans la salle de La Suite, bondée pour l’occasion, le master a joué plus de trois heures, avec toujours cette envie intacte. Un live martial, agrémenté d’un remix de Bells, classique de Detroit composé par son pote Jeff Mills. La boucle est bouclée.

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Rone

Rone ? Quatre lettres et beaucoup d’espoir placé en ce jeune Parisien exilé à Berlin. Repéré par le label d’Agoria, Infiné, connu pour son exigence et son ouverture d’esprit, Rone affole le petit monde de l’électro depuis la sortie de son premier disque, Spanish Breakfast.

Chez Rone, on avance à pas feutrés, en suspension, sans artifices, comme savent le faire Chloé ou encore Nathan Fake, dans un autre registre. Voici le titre éponyme de son dernier maxi, So So So, joué samedi dans la cour du manoir de Keroual, fief d’Astropolis.

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dOP

On nous avait prévenus : dOP ne ressemble à rien d’autre. Deux producteurs adeptes de techno downtempo vicieuse, un MC à la ricaine, torse-poil, avec une voix de crooner. Faites jouer tout ça à 3H30 du mat’ dans un Vauban obscur et ultra-moite, et voilà les trois loustics baignant dans leur jus, et leur chanteur rinçant les amygdales de toute la gent féminine installée au premier rang.

Dans cet instant d’allégresse, on a sorti nos petites caméras et tenté, au mieux, de vous offrir des images de ce live torride…

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“Une fête techno sans limites” mais dans le respect

Emmanuel Dauchez aka Manu Le Malin est l’un des pionniers de la techno hardcore, celle qui ne lâche jamais prise, entre grosses nappes de basse, beats indus et BPM très élevé. C’est le seul artiste à n’avoir manqué aucune édition d’Astropolis. Activiste d’un réseau qui aura mis plusieurs années à sortir de l’underground, ce Parisien est aussi le parrain d’Astropolis.

Nous l’avons rencontré dans un escalier, sur les hauteurs du port de commerce, pour discuter rave, piscine Molitor et projets de quinquagénaire.

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Résident du Rex à Paris et d‘Astropolis, Electric Rescue est l’un des fervents défenseurs de l’esprit rave. A cinq jours du festival brestois, il déclarait sa flamme à sa « fête préférée », à qui il a même dédié un morceau.

Astropolis, c’est l’essence même de la rave techno. C’est le seul festival avec cet esprit en France. Il prône la liberté liée au respect, tout en proposant une fête techno sans limites. Mais les limites du raisonnable ne sont jamais dépassées, il y a ce fond de respect des organisateurs et du public.

Il est différent car ses organisateurs sont des passionnés, fanatiques, dévoués à la musique électronique. La musique, la découverte, les expériences et la fête sont leur leitmotiv. L’argent n’est jamais la première considération. Ces organisateurs conçoivent le festival en se positionnant en tant que public et en tant que professionnels pour rendre tous leurs délires et envies faisables dans le respect des lois.

Astropolis est différent parce que le public breton, qu’on le veuille ou pas, est le meilleur public de France. Les Bretons ont l’esprit de fête, l’amour pour la musique, la culture du festival et du fest-noz. C’est une région qui est extrêmement ouverte à la culture.

A Astropolis il y a quelque chose dans l’air d’inexplicable, qui fait que c’est à mon avis la meilleure fête qui existe. C’est pour cela qu’en 17 ans je n’ai raté que très peu d’éditions, et aucune autre proposition quelle qu’elle soit ne me ferait rater Astropolis.

À écouter

Pour finir : une petite playlist à la cool, comme on les aime, avec cinq artistes pour poursuivre la découverte après Brest.

Pantha du Prince – Saturn Strobe by maillardelectronique

Supermayer – Two Of Us (Extended Album Version) by Shandrill

Housemeister – Sommer by Csmizzle

Rone – Nakt [IF2034/2011] by Rone

DOP – No More Daddy (Original Mix) by Hedi Black ☊

Billets initialement publiés sur le site de Sourdoreille sous les titres  “Astropolis, une vie de châteaux” et “Electric Rescue : « Astropolis, plein de frissons rien que d’en parler !”. Vous pouvez retrouver toutes les vidéos sur la page de Sourdoreille dédiée à Astropolis.

Illustration Flickr CC PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification par tuxthepenguin84 PaternitéPartage selon les Conditions Initiales par manuel | MC

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Le SPOT Festival vu et entendu par Sourdoreille http://owni.fr/2011/06/08/le-spot-festival-vu-et-entendu-par-sourdoreille/ http://owni.fr/2011/06/08/le-spot-festival-vu-et-entendu-par-sourdoreille/#comments Wed, 08 Jun 2011 12:28:15 +0000 Sourdoreille http://owni.fr/?p=32121 Après avoir entendu Sami Battikh sur les projets estivaux de l’équipe de Sourdoreille, voici leur premier reportage de l’été. Il s’agit de vidéos prises lors du SPOT festival et les découvertes sonores sont plus excitantes les unes que les autres. Enjoy the trip powered by @sourdoreille !


Agrandir le plan

Århus ou Aarhus ? Depuis le 1er janvier, on dit Aarhus, sachez-le ! Si l’orthographe dans la deuxième ville danoise par la taille ne vous intéresse pas, sachez par contre qu’il s’y déroule un chouette festival qui permet de prendre la température scandinave et de fricoter un peu avec les tendances musicales du nord de l’Europe. Mise en bouche à quelques heures du Spot festival, où notre crew s’installe dès vendredi.

Posée entre la mer du Nord et la Baltique, Aarhus, deuxième ville du Danemark, héberge 20 % des Danois. La ville de transit maritime vers Göteborg (Suède) se distingue par ses baraques colorées en bordure de plages. Les 27 et 28 mai, elle fera parler d’elle pour une toute autre raison. Pendant deux jours, le Spot festival prend ses quartiers. Une espèce de petite soeur danoise des Transmusicales rennaises ou de l’Eurosonic hollandais – la dimension mondiale en moins. Elle passera en revue toute la scène émergente de l’Europe élargie. D’Islande aux îles Féroé en passant par la Norvège et la Finlande, le Spot propose plus d’une centaine de concerts dans toute la ville.

Ne pas s’attendre donc à croiser ici les Raveonettes ou The Hives : le seul nom vraiment connu s’appelle WhoMadeWho. Pour le reste, tous les styles ont droit de cité : du metal au jazz en passant par le hip-hop et les fanfares punk, le spot est un joli patchwork nordiste.

Facile donc d’attiser la curiosité, un peu moins d’établir son parcours musical dans ce labyrinthe musical où les professionnels (tourneurs, programmateurs, labels…) viennent faire leurs courses.

Lives :

Treefight For Sunlight

« Electro pop dépassée, pop pétillante, pop art, pop sombre ou encore pop rêveuse féerique. Le SPOT ouvre son sac et laisse s’échapper toute la pop qu’il contient ! ». Verbatim d’un festival qui ne ment pas sur sa marchandise. Sa plus belle pépite ? Peut-être Treefight For Sunlight.

Pour situer le niveau, le gang de Copenhague est quand même sous la coupe du précieux label Bella Union, à qui l’on doit les dons du ciel que sont Andrew Bird, Fleet Foxes, Midlake ou Explosions in the Sky.Hâtivement présentés comme les MGMT danois, Treefight for Sunlight est en réalité une machine pop qui s’est seulement mise en marche en ce début d’année, grâce à un premier disque « A Collection of Vibrations for Your Skull » qui a valu une belle surchauffe à la bande FM danoise. Sur scène, notre plaisir est immédiat. Ces mecs donnent le sourire et leurs éclaircies psyché vous chassent les nuages du soir.

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Budam – The Bicycle

Claquer des mains sans qu’elles ne se touchent. Préparer un masque sans jamais le porter. S’enfariner le visage, étonner et émouvoir un public. Le set de Budam est un jeu, de rôles, de gammes. Un jeu burlesque, entre eux, avec nous, contre les codes. Eux trois s’amusent de la matière, sonore et visuelle. On a vu 25 minutes, on devait partir. C’était trop peu pour ne pas être frustrés. Assez pour vous dire que ça nous a touchés.

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F.U.K.T.

Pour un festivalier égaré au Spot et faisant de l’urticaire devant les concerts de pop, il faut la jouer fine. Une des solutions de la première journée de vendredi était d’aller faire chauffer ses tympans devant F.U.K.T., dignes représentants de la scène électro-dub danoise.Les trois gars encapuchés récolteront au passage un compliment difficile à nous arracher : oui, il y a chez ce groupe formé en 2006 des airs d’Ez3kiel du début, époque « Handle With Care ».

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Sessions accoustiques :

Figurines – Good Old Friends

Si sa région du Groenland lui était rattachée, le Danemark serait le plus grand pays d’Europe. Ces rêves de grandeur oubliés, Figurines contribue à replacer, à défaut de mieux, le pays sur la mappemonde de l’indie-rock. C’est toujours ça de pris. « Skeleton », second album paru en 2005, avait alors chatouillé les oreilles d’esthètes de la pop qui auraient pour dieux The Kinks ou Brian Wilson. Un son simple, frontal, armé de voix haut-perchées, et s’installant immédiatement dans notre petit crâne.A domicile (ou presque), on leur a proposé une session acoustique à la sortie du centre des impôts de Aarhus, sous l’œil curieux de ses employés.

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Mugison – Murr Murr acoustique

Si vous ne connaissez pas Örn Elías Guðmundsson, vous avez peut-être déjà entendu parler de Mugison. Originaire d’Islande, ce barbu jovial possède un répertoire assez déroutant. Tout seul sur scène, à l’aise dans la peau d’un bluesman bourru ou dans celle d’un folkeux à fleur de peau, ce fils de chanteur de karaoke était attendu au Spot.En marge de son concert, on l’a emmené se promener avec sa guitare au bord de l’Århus Å, petite rivière à quelques pas du site du festival. Assis dans l’herbe, Mugison nous joue Murr Murr, titre qui l’a révélé à sa sortie, en 2004.

Hymns from Nineveh – So Mournful the elegy

Quand il a fallu se fader près d’une centaine de groupes à écouter pour n’en garder qu’une poignée qui illustrerait au mieux, selon nous, la scène danoise, on nous a soufflé le nom de Hymns from Nineveh.

On aurait bien eu tort de ne pas tendre l’oreille. Jonas Petersen est à la tête d’un groupe folk où violon et accordéon ont trouvé leur juste place. Leur superbe titre acoustique So Mournful the elegy, son comforting the hymn, joué sur un comptoir de bar délaissé, est une belle façon de clore notre séjour ici, à Aarhus. Après les Pays-Bas, la Norvège et l’Italie, on les attend désormais en France. Vite.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

10 (contre)-vérités pour un festival danois

- On commence par une mise en garde : si vous n’aimez pas la pop au Spot Festival, on vous promet une mort lente et douloureuse.

- Sur la foi de ce seul clip, on voulait intégrer Darkness Falls à notre web-TV. On les a même filmés… mais pas de mise en ligne. Dans la pléthore de groupes inconnus au bataillon, on tombe vite dans un guet-apens.

- La présence de canettes et autres bouteilles en verre ne pose aucun problème dans les salles.

- Dans nos cerveaux de français, le F.U.K.T 2011 fait joliment écho au EZ3KIEL 2001.- Ici, à Aarhus, les gens savent se tenir. Pas ou peu d’effluves éthyliques.

- Sur chacune des (douze!) scènes, on notera que le public est massivement présent.- La vodka est moins chère que la bière.

- Même en mai, on est en novembre. Il pleut, il fait froid et il y a du vent. L’année prochaine, on ira au Primavera.

- Les Danois et les Danoises sont beaux, mais il y a deux caps culturels à dépasser : 1) leur vision capillaire de la mèche. 2) ils ont un problème avec le sel.

- A 4h du mat, il fait jour.


A lire : l’interview de Sami Battikh

Articles initialement publiés sur : Sourdoreille

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Le sourdoreille tour des festivals 2011 http://owni.fr/2011/06/07/le-sourdoreille-tour-des-festivals-2011/ http://owni.fr/2011/06/07/le-sourdoreille-tour-des-festivals-2011/#comments Tue, 07 Jun 2011 13:57:38 +0000 Sourdoreille http://owni.fr/?p=32086 Nous avons découvert l’équipe de Sourdoreille il y a quelques temps déjà. Dynamiques, ambitieux et patients, les membres de cette jeune équipe se sont spécialisés dans la vidéo musicale et nous ont proposé de vous faire partager leur voyage estival traditionnel. Du SPOT festival au Danemark à Rock en Seine, ils nous feront découvrir des artistes tout au long de l’été. Un voyage à la fois visuel et sonore.

Sourdoreille, en nous permettant de découvrir des festivals auxquels nous n’aurons probablement jamais l’occasion de nous rendre, a aussi pour ambition de nous montrer les cultures locales par le biais des artistes. L’équipe sélectionne des artistes selon leur pays, puis les présente via des interviews, des captations de live et des sessions acoustiques. Sourdoreille se rendra au festival Papillons de Nuit, aux Eurokéennes, au festival des Vieilles Charrues, à l’Atropolis, à Rock en Seine et à l’Art Rock. Cette année, ils nous emmèneront vers des contrées plus lointaine en couvrant le FME festival au Canada, le festival Gnaoua d’Essaouira au Maroc, ou encore le SPOT festival au Danemark.

Afin d’inaugurer ce voyage au cœur des festivals, nous avons demandé à Sami Battikh de présenter ses projets et son équipe. Et, nous en avons bien évidemment profité pour avoir son point de vue sur des questions que nous nous posons généralement sur OWNImusic.

Pourrais-tu nous présenter ton équipe en quelques lignes  ?

Sourdoreille est un collectif formé depuis 5 ans et qui regroupe aujourd’hui une vingtaine de personnes. Nous sommes tous issus du milieu du journalisme, de l’audiovisuel ou de la culture. L’idée est de mettre nos compétences professionnelles au service d’un projet éditorial fort : une couverture du milieu musical décalée sur le fond, mais avec une exigence sur la forme.

Vous avez fort bien compris le principe du partage, que vous utilisez sans modération afin de vous rendre visible sur le web. Comment faites-vous pour résister à l’automatisme de prendre cet échange pour du vol ?

Nous sommes tous des utilisateurs d’outils de partage, notamment pour la musique. Chacun, à titre personnel, comprend les avantages d’une libre circulation de la culture.

Il était donc assez évident que notre projet, qui a vocation à faire découvrir des artistes que nous soutenons, ne pouvait que s’inscrire dans cette logique.

Cela ne veut pas dire que nous ne nous soucions pas du respect des droits des auteurs et interprètes. Nous précisons à nos interlocuteurs l’exploitation que nous faisons de chacune des vidéos mises en ligne, toutes sous le statut creative contents. Notre intérêt est de rendre nos productions visibles au-delà de notre site, via des relais extérieurs. Après, nous essayons de rester vigilants sur le respect des sources et demandons à chaque fois une citation de l’origine de la production, avec si possible un lien vers notre site.

Comment pensez-vous monétiser votre activité ? Combien de temps avez-vous pris et quels étaient les pré-requis que vous vous êtes fixés avant de penser à quitter vos jobs respectifs ?

Notre site est totalement dépourvu de publicité. Et il n’est pas question d’envisager de faire payer l’internaute pour accéder au contenu.
À partir de là, nous avons fait le pari de développer notre projet éditorial, notamment le concept des web-TV de festivals, en sachant que cette activité resterait déficitaire pendant encore quelques années.

L’idée, c’est donc, pendant ce laps de temps, de développer des activités vidéo annexes génératrices de revenus. Depuis quelques mois, nous avons donc monté une société de production vidéo à destination des professionnels de la musique. Le principe est de profiter de notre savoir-faire, et de notre positionnement privilégié sur le secteur des musiques actuelles, pour offrir aux structures des prestations vidéo de qualité et avec la même réactivité que sur nos web-TV de festival.

À côté de ça, nous développons également d’autres projets : web-documentaires en rapport avec la musique, clips et EPK, réalisation de web-TV de salles de concert, émissions pour des chaînes de télévision ainsi que des formations vidéo.

Depuis septembre dernier, nous sommes deux membres du collectif à avoir quitté nos boulots respectifs pour nous consacrer entièrement à Sourdoreille. Nous avons monté une société sous forme coopérative avec 12 associés. Un troisième permanent va nous rejoindre d’ici le mois de novembre. Les autres associés sont sollicités de façon ponctuelle.

Pourquoi se spécialiser dans le webdoc et la musique ?

Nous ne sommes pas vraiment spécialisés dans le web-doc musical mais plutôt dans la vidéo musicale.
Les web-TV de festivals sont vraiment la colonne vertébrale de cette activité. Mais c’est tout naturellement que nous travaillons depuis quelques mois sur la réalisation de web-doc. Notre collectif n’est pas simplement composé de techniciens vidéo. Nous avons aussi des journalistes et des acteurs culturels. Il était donc assez logique pour nous de mettre à profit ces compétences, de les coupler à nos moyens techniques, pour aller au-delà d’une simple couverture live (concert et acoustique) d’événements musicaux.

Ce genre nous permet d’explorer de nouvelles formes éditoriales. Par exemple, sur le festival Art Rock, qui débute dans quelques jours, nous allons réaliser un documentaire qui s’interrogera sur la place du corps dans la musique.

A quoi va ressembler, selon vous, le futur de la vidéo avec la montée du web ? On ne voit pas encore de “spotify” de la vidéo…

C’est toujours hasardeux de faire des pronostics, surtout lorsqu’il s’agit des nouvelles technologies.

Ce qui nous semble assez sûr, c’est que la musique fait partie des piliers d’internet. Et qu’en même temps, la musique se vit de plus en plus avec la vidéo. Les groupes font ainsi de moins en moins d’albums mais de plus en plus de vidéos (clip, EPK, captation live).

Désormais, pour découvrir un groupe ou un titre en particulier, les internautes ont autant le réflexe de le chercher sur Youtube ou Dailymotion que d’aller sur le Myspace du groupe !

Quand je vous dis “live augmenté”, vous pensez à quoi ?

À un potentiel encore inexploré. Mais plus précisément, pour le moment, à pas grand-chose.
Aujourd’hui, les innovations technologiques n’ont pas vraiment permis d’apporter un réel plus à la couverture vidéo des concerts. Il y a bien eu quelques expériences ces dernières années, mais qui étaient plutôt de l’ordre du gadget que d’un réel progrès.

Tout reste donc encore à inventer. Je pense que la vraie plus-value se fera lorsqu’on arrivera à inclure le spectateur dans la couverture de l’événement. Avec le développement des nouveaux smartphones et des plateformes de streaming en direct via ces appareils (Broacaster, Orson), il devrait être possible, prochainement, d’utiliser ce contenu en direct dans la réalisation d’un live.

Parlez-nous de vos projets de l’été, à quoi s’attendre avec Sourdoreille en tournée ?

Le Sourdoreille web-TV Tour 2011 est déjà lancé. Nous allons couvrir une quinzaine de festivals, avec l’objectif d’offrir un panorama assez varié de l’univers des festivals en France et dans le monde. Nous réaliserons ainsi les web-TV des Vieilles Charrues, des Eurockéennes ou encore de Rock en Seine.

Ready for the trip ;)

Mais à côté de ça, nous couvrirons des festivals de plus petites tailles tels que les Rockomotives, les Indisciplinées ou encore Astropolis. Comme pour le choix des artistes filmés, nous essayons toujours d’offrir une visibilité à des structures plus modestes mais qui nous correspondent artistiquement. Cette année, l’accent sera également mis sur les découvertes à l’étranger avec des web-TV au Danemark, au Maroc ou encore au Canada. Sur ces web-TV, l’idée est de vraiment coller au plus proche de la culture locale.

Quel est le festival ou/et l’artiste dont tu te réjouis le plus ?

C’est vraiment impossible de choisir. S’il fallait ne garder qu’un artiste ou festival sur cet été, peut être faudrait-il retenir les Vieilles Charrues. Le plus grand festival de France fête en effet ses 20 ans, et cet anniversaire promet d’être assez mémorable. Et comme souvent, ce sera tout autant grâce aux artistes qu’au public !

Quelle a été votre plus belle aventure avec Sourdoreille jusqu’à aujourd’hui ?

La couverture du FME au Québec fut un beau projet. C’est un festival à taille humaine, situé à Rouyn, ville minière pleine de charme à quelques heures de Montréal. Nous avions réalisé une web-TV exclusivement consacrée à la scène locale. Et on y retourne cette année !

Un petit aperçu de ce qui vous attend :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Retrouvez Sourdoreille sur : twitter; facebook; site officiel

Crédits photos CC flickr : khürt; asleeponasunbeam

Interview réalisée par Lara Beswick

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